Vers une déconnexion heureuse : comment se déconnecter pour mieux se connecter au travail ?
L'avènement des technologies numériques a propulsé l'hyperconnexion à un niveau omniprésent dans le milieu professionnel, avec des conséquences qui ne peuvent être ignorées. Qu’est-ce que l’hyperconnexion, comment lutter contre ce phénomène, quelles sont les obligations de l’employeur ?
📚L’hyperconnexion, c’est quoi ?
L'hyperconnexion, ou la surconnexion désigne l'utilisation excessive des outils numériques et le fait d’y consacrer trop de temps. Dans la sphère professionnelle, cela peut se traduire par une sollicitation des collaborateurs en dehors de leurs temps de travail, ce qui peut empiéter sur leur vie privée. Les collaborateurs sont constamment connectés, même en dehors du bureau, répondant à des courriels professionnels le soir, recevant des appels le week-end et consultant leurs courriels pendant les vacances. Les sources de sollicitation sont multiples : courriels, SMS, messageries professionnelles, réseaux sociaux, etc. Bien que l'hyperconnexion concerne la plupart des professionnels, elle touche particulièrement les cadres.
⚠️ Les conséquences de l’hyperconnexion
L’utilisation excessive des technologies de l'information et de la communication peut entraîner des conséquences négatives aussi bien pour les collaborateurs (impactant leur santé et leur bien-être) que pour les entreprises (impactant leur performance et leurs coûts).
En effet, selon une étude de l’agence nationale française pour l’amélioration des conditions de travail :
- La surcharge mentale liée à l’hyperconnexion ferait perdre jusqu’à 28% de la productivité des collaborateurs.
- En moyenne, 81% des salariés français jugent que l’hyperconnexion nuit à leur qualité de vie au travail, en raison notamment du stress et de la pression permanente.
L'hyperconnexion au travail peut avoir des conséquences néfastes sur la santé des collaborateurs : les douleurs musculaires, la fatigue, les troubles du sommeil et l'irritabilité sont fréquents. Cependant, les risques ne s'arrêtent pas là.
En effet, les collaborateurs peuvent également souffrir de risques psychosociaux (RPS) tels que des troubles de la concentration, voire pire, le collaborateur peut être amené à présenter des signes de dépression.
Combinez cela avec un sentiment de manque de reconnaissance managériale, ces signes dépressifs sont alors susceptibles de conduire à des comportements addictifs, voire à un burn-out.
Les entreprises ne sont pas non plus épargnées par l'impact de l'hyperconnexion. La qualité du travail fourni peut en pâtir, ce qui peut entraîner une baisse de performance de l'entreprise. De plus, la culture d'entreprise peut être affectée par une détérioration des relations et de la communication en interne, pouvant s’expliquer par l’irritabilité développée par les collaborateurs touchés.
L'absentéisme et le turnover peuvent également augmenter, ce qui entraîne des coûts supplémentaires pour l'entreprise.
Enfin, il est important de noter que l'hyperconnexion peut également avoir des conséquences juridiques. Si un collaborateur se sent poussé à bout ou ne reçoit pas le soutien adéquat, il peut entamer des procédures judiciaires contre son employeur, car l'entreprise a l'obligation légale d'assurer le bien-être de son personnel au travail.
Mais alors, qu’en est-il du droit à la déconnexion ?
⚖️ Le droit à la déconnexion
Le droit à la déconnexion a été mis en place pour répondre à la nécessité de protéger la santé et le bien-être des collaborateurs, en particulier en matière de stress et de burn-out, causés par une pression constante à rester connecté et disponible pour le travail en dehors des heures normales de travail.
Le droit à la déconnexion est une notion relativement récente en France qui fait référence au droit des salariés français à ne pas être constamment connectés à leur travail en dehors des heures de travail. Ce droit, qui a été instauré en France en 2017, impose aux entreprises de plus de 50 salariés de négocier des mesures visant à assurer le respect des temps de repos et de congés, ainsi que le droit à la déconnexion. Cette mesure vise à permettre aux collaborateurs de se déconnecter au maximum des outils professionnels en dehors de leurs horaires de travail.
Selon la loi française, les employeurs doivent garantir que les travailleurs disposent d'un temps de repos suffisant pour récupérer, se détendre et se ressourcer en dehors de leur temps de travail. Ils doivent également définir des règles claires en matière d'utilisation des technologies de l'information et de la communication, notamment des e-mails et des téléphones portables, pour éviter toute intrusion du travail dans la vie privée des travailleurs.
En pratique, cela signifie que les employeurs doivent établir des protocoles pour limiter les sollicitations professionnelles en dehors des heures de travail, comme par exemple la désactivation automatique des e-mails professionnels en dehors des heures de travail, la limitation du nombre d'e-mails envoyés en dehors des heures de travail, ou la mise en place d'un système d'astreinte clair et précis.
En cas de non-respect du droit à la déconnexion, les travailleurs peuvent déposer une plainte auprès de l'inspection du travail. Les employeurs qui ne respectent pas les règles relatives au droit à la déconnexion peuvent être sanctionnés financièrement.
En résumé, le droit à la déconnexion est un droit qui vise à protéger la santé et le bien-être des travailleurs en limitant l'impact du travail sur leur vie privée en dehors des heures de travail. Les employeurs doivent mettre en place des protocoles pour respecter ce droit, sous peine de sanctions.
Il est important de veiller sur le temps que nous passons sur nos appareils, qu’il s’agisse des outils professionnels comme des outils de la vie courante !
En un mot : rigueur.
En effet, les sources de distraction sont constamment présentes autour de nous. Pour lutter contre l’hyperconnexion, il est important de se fixer des règles et des limites, et de s’y tenir au maximum : limite de temps sur ses appareils mobiles, désactiver toutes notifications d’outils professionnels en dehors des heures de travail, ne pas utiliser son téléphone portable le soir avant de dormir, etc.
Fixez-vous vos propres règles ! 😉
⛔️ Hyperconnexion au travail, comment y faire face ?
Vous l’aurez compris, le premier rôle de l’employeur est d’éclairer au maximum le collaborateur sur son droit à la déconnexion. Cependant, les entreprises peuvent prendre plusieurs mesures pour lutter contre ce phénomène, notamment :
- Établir des politiques claires : les entreprises peuvent élaborer des politiques claires sur l'utilisation des technologies de communication en dehors des heures de travail et établir des limites claires pour l'utilisation de ces technologies.
- Encourager la déconnexion : les employeurs peuvent encourager les employés à déconnecter régulièrement en organisant des activités hors ligne, en proposant des horaires de travail flexibles ou en offrant des congés.
- Sensibiliser à la santé mentale : les entreprises peuvent organiser des sessions de sensibilisation à la santé mentale pour aider les employés à reconnaître les signes de stress et de surmenage et à trouver des moyens de les gérer.
- Favoriser la communication en personne : les entreprises peuvent encourager les employés à communiquer en personne ou par téléphone plutôt que par e-mail ou messagerie instantanée.
- Offrir des formations en gestion du temps : les entreprises peuvent offrir des formations en gestion du temps pour aider les employés à mieux planifier leur travail et à éviter les heures supplémentaires excessives.
De nos jours, de plus en plus de fonctionnalités s’offrent à nous sur nos appareils mobiles afin de nous aider à nous déconnecter au maximum.
Par exemple, la fonctionnalité “mode de concentration” développée par Apple sur tous ses appareils vous donne la possibilité de personnaliser votre appareil à votre guise afin de ne pas être dérangé.
Ce mode vous donne notamment la possibilité de désactiver toutes les notifications, choisir les applications disponibles en mode concentration, désactiver la boîte mail ou l’agenda professionnel, fixer des limites de temps d’utilisation de certaines applications et plus encore ! 🧘♀️
Les entreprises ne doivent pas prendre ce phénomène à la légère. Il est fortement recommandé pour l’employeur de récolter régulièrement le ressenti de ses équipes, d’identifier les signaux faibles et les leviers d’amélioration afin de mettre en place des plans d’actions ciblés. De plus, le sondage collaborateurs permet à l’employeur de suivre l’évolution du climat social de son entreprise, ainsi que l’efficacité des actions mises en place.
Pour l’occasion, nous vous invitons à essayer gratuitement un questionnaire clé-en-main sur la charge mentale ! 🐙